Nous avons ouvert les yeux face à la plage désertée, parsemée de parasols en osier, aux teintes fanées et remonté la route enlacée de bleu pour Safi et emprunté la route côtière jusqu’à Essaouira. Un hors piste caillouteux nous a permis de toucher du doigt les falaises majestueuses de Sidi Bou Demane, surplombant une mer à la houle violente et régulière. Nous avons repris la route slalomant encore et toujours dangereusement entre l’anarchie des villes, les carrioles bancales tirées par des ânes au regard triste, les vélos rouillés, les mobylettes à deux ou trois roues surchargées, harnachées avec les moyens du bord, les traversées intempestives des chiens errants, presque identiques les uns, les autres, à la maigreur maladive, les vendeurs de poissons, de patates douces, les enfants sortant de l’école, empruntant le plus souvent les chemins en terre s’enfonçant au milieu de nulle part. Nous avons longé la côte, Cap Hadid, Essaouira où nous avons pris le temps de déjeuner à “La Caravane” dans le dédale de ses rues épicées et colorées, au coeur d’un Ryad fleurissant de palmiers et de bougainvilliers. Sidi Kouaki fut le point de chute de cette journée, entourés d’arganiers . Nous avons élu domicile pour la nuit, dans la forêt de Tidzi, à l’abri du vent qui ne nous a pas quitté depuis Tarifa.
We opened our eyes on the empty beach, filled with faded wicker parasols, took the blue uphill hairpins towards Safi and followed the coast line to reach Essaouira. An rocky dirt track led us to the amazing cliffs of Sidi Bou Deman, over watching a deep regular swell. We went on, slipping through small town anarchies, wobbly carts & their depressed donkeys, rusty bikes, 2 or 3 wheeled mopeds crawling under surrealistic weights strapped with bits & pieces, untimely starving stray dogs crossing, all alike, random merchants selling fish & sweet potatoes, kids running out of school on vague tracks leading nowhere. And on we went: Cape Hadid, Essaouira… We stopped to eat in “La Caravane”, a restaurant lost in the colourful and spicy daedalus of Mogador’s streets, inside a ryad blooming with palm trees and bougainvilleas. We decided Sidi Kaouki would be our crash site for the night, surrounded with argan trees in Tidzi forest, hiding from the wind that never left us since Tarifa.