Une escapade de trois jours et trois nuits au départ de Marrakech, arracher des amis à leur vie citadine et les faire, le temps d’un instant, nos compagnons de route pour fuir la pollution et l’agitation de la ville et pister un peu plus les mouvements du dehors. Après une première nuit sur les bords de l’Oued Malah, affluent de l’oued Imi-n-Zat, entre l’Adrar Bou Saba et le Ghriss-n-Wa’mou et un petit déjeuner pluvieux sur une terre rouge, humide et caillouteuse, nous avons entamé une ascension sinueuse culminant à 2200m au Tizi-n-Tishkat, l’intermittence d’une fine brume, d’un ciel gris et d’un brouillard épais, obscurcissaient quelque peu nos regards, l’appréciation du vide et des distances. Nous sommes redescendus sur le versant sud, dégagé, vers Agouim puis vers l’ouest en direction du lac d’Ifni, une pause gourmande sous le auvent de notre fidèle destrier, en amont de Anzâl en contrebas du Tamaraght, paysage montagneux, comme parfaitement dessiné par une main experte, la confrontation entre un soleil chaud, hostile, une terre aride et un vent d’altitude particulièrement froid. Entrés en pays Ouaouzguite, nous avons continué en direction du sud ouest, longeant l’Assif Tifnout jusqu’au barrage Mokhtar souss à Idargane. La haute surveillance du lac ne nous donnait pas l’autorisation de profiter de sa beauté translucide, de toucher l’eau du bout de nos orteils, le temps d’une nuit, nous nous sommes donc résignés, avons fait demi tour pour passer Agawz et finalement faire un bivouac en contrebas de l’Ighatdayn et du lac à grenouilles, sans regrets.
A three days & nights escape from Marrakech to tear some friends off their city life to make them, for some time, our invitees, and run from the polluted thick air and the sterile fuss of the city. After a first night on the banks of the Wadi Malah, a tributary of the Wadi Imi-n-Zat (between the Adrar Bou Saba and the Ghriss-n-Wa’mou), and a rainy breakfast on the red, wet and rocky earth, we started a winding uphill to the Tizi-n-Tishka (2200m) in a thick foggy mist covering the grey sky, the vertigo and the void surrounding us. We started our descent on the south face towards Agouim then west to Ifni Lake. We stopped to eat in a riverbed near Tamaraght. We felt like this whole mountain landscape had been drawn by a expert hand, a peculiar place where elements fight, the hot burning sun, the dried out earth and a high altitude chilling wind. We entered the Ouaouzguite land and headed South-West along the Assif Tifnout to reach the Mokhtar Souss Dam near Idargane. The high surveillance of the lake forbid us to touch its pristine waters with the tips of our toes, just for one night. We resigned ourselves to go pass Agawz and camp finally near the Ighatdayn and the froggy pond with no regret.