Bordés aux quatre vents

J’oscille à perte de vue dans l’agacement provoqué par ces mêmes gestes robotisés, des grands comme des petits, habitués à attendre de nos mains, vidées d’espoir et d’illusions, une aumône salvatrice dont l’occident porte la responsabilité. Il y a une culpabilité à chercher à immortaliser la beauté visible et invisible d’une terre en souffrance, en manque de presque tout, de ses paysages minéraux qui défilent et aveuglent quelquefois une réalité stagnante, celle de trouver esthétique le visage de ces femmes, froissées, courbées sous le poids des basses besognes, l’ocre rouge des Kasbahs et de leurs habitations en ruine, appelées à disparaître chaque jour un peu plus sous les éboulis entrainés par les prochaines pluies. Une main tendue à une famille marocaine en difficulté, au détour de l’Oued Iminiy, en contre-bas du Tassarda Iharchane, créa leur étonnement : une surprise pour eux de trouver une aide tournée spontanément vers les marocains sans attente de retour. Des sourires, des poignées de main reconnaissantes et gênées à la fois de nous avoir pris du temps, affichaient un autre visage du Maroc, celui d’un échange sans arrière pensée ni mensonge. Après avoir été invités à franchir le pas de leur porte à Ouarzazate, en guise de remerciement, nous les regardions s’éloigner, soucieux de rendre compte, en images et en mots, de la chaleur, de l’entraide et de l’hospitalité de ce pays.

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2 Comments

  1. Lili

    Hello!
    Ici les mots sont bien plus éloquents qu’une photo… Ou comment gagner en humilité…
    Merci pour ces voyages
    Lili

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