Des sommets sans fond…

Il y a cette tentation, tracer nos propres chemins… tout compte fait, nous sommes équipés pour et ne pas le faire relèverait d’une solution de confort assez peu compréhensible. On trace donc des axes arbitraires sur des cartes d’état major en cherchant ensuite les solutions pour parvenir à nos projections. Tout ne s’accorde pas, tout ne correspond pas, tout n’est pas forcément possible, tout trouve une résolution dans le contournement en sachant que retourner serait, en somme, presque un échec. Il y a cette montagne qui commence, au pied du Dadès et qui tombera enfin, plus au Sud,  dans l’ombrage apaisant des palmes du Drâa ; il y a des ébauches de pistes qui se tracent, inconnues des ébauches de cartes qui vieillissent. Nous avons roulé vers le Sud.

Le Sagho ne se franchit pas, il s’affronte, et on ne s’attaque pas impunément au basalte brûlant qui noircit ses perspectives acérées en dégoulinures à la molesse trompeuse, ni aux horizons sans fond qui étirent leurs dédales intarissable de hauteur entre le ciel et le vide. Les caps ne servent à rien, et tout s’usera in fine. Des heures à prendre tout en compte pour oublier sans cesse quelque chose : cette montagne n’avait, peut-être, jamais prévu de nous laisser faire.

Nous avons pourtant gravi, descendu, frôlé, trompé, failli, recommencé, repris, ri, cherché, démonté, remonté, partagé, découvert, pesté, dormi, mangé, angoissé, cherché sans cesse et trouvé finalement… nous avons vu aussi : et “voir” même s’il est le mot, reste loin de l’impression.

La vallée du Dadès était loin, au crépuscule du troisième jour. Il est des caps que l’on pensait possibles, et des itinéraires qui finalement l’étaient.. Il reste cet amère constat : le Sagho, cette fois, nous a laissé les faire.

You always get tempted to make your own path… thinking about it, we have the truck we need to do so and not doing it would be kind of strange. You draw some straight lines on a map and then try and find the ways that suit you to reach your objective. Not everything fits, not everything corresponds, not everything is possible but everything finds its resolution in bypassing knowing that turning around would be, in a way, some kind of failure… There is a mountain that rises on the banks of the River Dadès and will fall, further South on the palm tree shaded banks of the river Drâa ; the are rough tracks drawn that no sketches of aging maps know of. We drove South.

You don’t drive through the Sagho, you fight it and you don’t fight with impunity the burning basalt, darkening the sharp perpective your follow, or the immeasurable horizons stretching in a never ending daedalus of height between the sky and the void. Bearing are useless and everything wears out in fine. Hours spent to think everything out without realising that maybe the mountain never intended to let you through.

We drove uphill, descended, brushed, failed, restarted, restarted again, laughed, sought, disassembled, reassembled, shared, discovered, cursed, ate, feared, looked again and again until we found… and we saw: and even if seeing is the right term, it is quite far from the impression.

The valley of the Dadès was far, in the twilight of the third day. There are some bearings you think are possible, and routes that finally were possible too… There is still this bitter conclusion: we didn’t win this fight, the Sagho, this time, let us through.

 

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