Certains endroits ont cette particularité de vous attraper, sans qu’on ne se rende compte de rien ; d’un coup on s’attache à une vue, un air, une douceur, un calme.
On observe du haut de nos falaises la régularité des vagues, cette houle dont le rythme s’écoule avec les jours, sans accroc. Seuls quelques pêcheurs viennent avec la régularité des marées : il est dit par l’un d’eux que le meilleur poisson du monde vit là, à nos pieds, pourquoi ne pas le croire…
Les journées se sont décalées d’une heure, la nuit tombe maintenant plus tôt, rien n’a changé vraiment pour nous, tant aucun rythme ne vient contraindre le déroulement de nos jours. Nous avons travaillé, enregistré, composé des images, préparé et projeté tous les futurs, des plus proches aux plus éloignés.
On relève la tête, de temps en temps, pour reprendre conscience de ce qui nous fait face, une platitude dénuée d’ennui ; tous les déserts ne sont pas arides et l’océan n’est jamais brûlant.
Nous gardons Sidi Ifni en regard, un peu plus au sud, au delà de quelques caps et partirons sans doute demain, comme chaque jour…