So the wind won’t blow it all away*

A start

We decided to go. We had 2 weeks ahead so we packed some light gear, went to the hangar to get the Magirus and hit the road. Driving to the hangar is always the longest part, every second separating you from freedom feels like hours. But that day it wasn’t. The front axle was flat due to a tiny leak in the tire pressure control system and we had to fix that before going, it took us 3 hours.

We started the engine, a thick black cough from a rusty throat filled up the hangar. The Deutz V8 warms up pretty quickly even if it had been several months we didn’t find the time to get it running.

I sometimes need some warming up too : shifting gears with an unsynchronised manual transmission and double-clutching a 80lbs resistant pedal is kind of tricky at first (in the end it’s like bicycle, it comes back instantly) as keeping the 15 tons straight on dirt tracks with this massive slippery steering wheel (the steering is hydraulic powered but you still need to work those arms out…).

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No direction

Heading south was logical. We needed a bearing so we picked one, randomly. When we needed places to crash, we got off roads to find glades to hide in, forest tracks to wander, forgotten meadows we’d call home just once. Finding some place to stay overnight can be tricky, you always yearn for the perfect spot but never turn your back on a beautiful place because perfect isn’t always at the end of the road.

Some places won’t let you go. You find yourself trapped, looking around makes you realise you could stay here forever : the sun heat, the fading colours of autumn, the smell of wild thyme each step awakens on hidden paths, the cold mist that shortens your breath in the altitude of an infinite view.

 

We don’t need anything

We loose ourselves in deserts we manufacture for our dreams. We wake up alone, surrounded with the landscape we sought and finally found. Driving a 4WD expedition truck gives you the opportunity to go further than most people would, some extra miles to make yourself alone in sceneries you never thought possible or accessible.

You stop, get out of the vehicle, walk around to find the best place to park, look at the nature surrounding you, point your camera at whatever suits your need to document this peculiar moment, stare at the colours changing as light begins to fade, detail the soundscape changing with the night, draw a new map of the stars while dark is still set in, play with the shades the full moon lays on the ground.

Then you repeat this endlessly, day after day.

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*The title of this post refers to Brautigan’s book.

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Un départ

Nous avons décidé de partir. Nous avions deux semaines devant nous, après avoir préparé quelques affaires, nous avons gagné le hangar pour récupérer le Magirus et prendre la route. Aller jusqu’au hangar est souvent la partie la plus longue, chaque seconde nous séparant de notre liberté s’étend en heures interminables. Ce jour là, ce ne fut pas le cas. L’axe avant était complètement dégonflé à cause d’une petite fuite du système de contrôle de pression des pneus, nous devions réparer ça avant de partir, il nous aura fallu 3 heures.

Nous avons démarré le moteur, un épais nuage noir dégueulé d’une gorge rouillée a obscurci l’air du hangar. Le V8 Deutz chauffe assez vite, même si ça faisait déjà quelques mois que nous n’avions pas eu le temps de le faire tourner.

J’ai quelques fois besoin de m’échauffer aussi : changer les vitesses sur une boite manuelle asynchrone, actionner une pédale avec 40kg de résistance pour faire un double-débrayage est assez complexe au début (en fin de compte c’est comme le vélo, ça revient instantanément), tout comme garder une trajectoire sur des chemins défoncés malgré les 15 tonnes et l’énorme volant lissé par les manoeuvres (la direction est assistée hydrauliquement mais il faut forcer quand même…).

No direction

Aller vers le sud était assez logique. Comme nous avions besoin d’un cap, nous en avons choisi un, au hasard. Lorsque nous avions besoin d’un endroit pour passer la nuit, nous quittions les routes pour trouver des clairières où nous cacher, des chemins forestiers où errer et des prairies oubliée que nous pouvions, le temps d’une nuit, considérer comme nôtre. Trouver où dormir peut s’avérer complexe, on rêve toujours d’un emplacement parfait mais il ne faut jamais passer à côté d’un bel endroit en s’imaginant trouver mieux plus loin, c’est rarement le cas. 

Certains endroits vous retiennent. On se retrouve emprisonné, encerclé par l’envie de ne jamais repartir : la chaleur enveloppante du soleil, les couleurs passées de l’automne, l’odeur du thym sauvage que chaque pas déclenche sur des sentier dérobés, la brume glaciale qui raccourci le souffle dans l’altitude d’une vue infinie. 

Sans autre besoin

Nous nous perdons dans des déserts que nous avons façonnés à la mesure de nos rêves. Nous nous réveillons seuls, entourés d’un paysage que nous avons cherché et finalement trouvé. Etre au volant d’un camion d’expédition 4×4 nous permet d’aller plus loin que beaucoup de gens, quelques kilomètres en plus pour s’isoler dans des décors que l’on pensait impossible ou inaccessible.

On s’arrête, on sort du véhicule, on marche un peu pour trouver le meilleur endroit pour se caler, on observe la nature qui nous protège, on pointe son objectif sur tout ce qui semble essentiel à ce moment là, on regarde les couleurs changer alors que le crépuscule s’affirme, on détaille tous les sons que la nuit apporte, on dessine une nouvelle carte du ciel tant que l’obscurité le permet, on se joue des ombres que la pleine lune projette au hasard du sol.

Puis on répète cela, indéfiniment, jour après jour. 

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*Le titre fait référence au livre de Brautigan.

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