Avec le ciel en regard

Des maisons inachevées, autant de projets avortés qui s’extirpent de la magnificence des paysages, des villages oubliés, étranglés par une économie glissante, visible à chaque coin de rue et de décharges à ciel ouvert dans la beauté du monde. L’homme au paradis asphyxie son propre oxygène jusqu’à ne plus se respecter, une mort lente, insalubre, les visages du pire comme du beau. Un peu plus vers le sud, les nids des cigognes se perchent sur les poteaux électriques, des centaines à prendre leur envol sur la route de Cortijos, dessin d’un ciel insolite et majestueux. A l’approche de la lumière andalouse, le soleil éblouit, la chaleur douce s’étale et les oliviers s’alignent à l’infini, les sols arides où presque plus rien ne pousse, les terrils et les excavations profondes des mines de charbon de Puertollano. Une piste tumultueuse vers l’embalse de Tablillas, un pont aussi large que nos roues, un léger frémissement de plaisir craintif au dessus du vide, les reflets de miroir d’un paysage à l’envers en attendant qu’un jour tout se remette à l’endroit.

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One Comment

  1. LESLIE

    C’est un très joli texte, émouvant et percutant.

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